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Jeudi 09 Juin 2022, le Ministère de la Santé a annoncé que 21 plages  sont interdites à la baignade dans les gouvernorats de Bizerte , Tunis, Ben Arous, Gabes et Nabeul. Ces plages seraient tellement polluées que s’y baigner reviendrait à se baigner dans les toilettes publiques !

Selon le Ministère de la Santé, la première source de cette pollution est l’ONAS. L’ONAS contribuerait ainsi  à la destruction du tiers des plages Tunisiennes !

Selon ’ONAS déverserait 95.000 m3 d’eaux usées chaque jour dans la mer à proximité des plages de la banlieue Sud de Tunis. Cela a causé l’apparition d’une quantité hors normes de bactéries issues des matières fécales : 3500 bactéries dans chaque litre d’eau de mer !

Selon, une étude réalisée par le Ministère de l’Environnement , les eaux usées non traitées sont un risque sanitaire majeur. Elles peuvent être à l’origine de maladies graves : vomissement, infections de l’estomac et des intestins, et asphyxie. 

Selon Yassine Ramzi Sghaier, expert en biologie marine et membre de Tunsea :

“Les eaux usées sont un mélange de toxines, de bactéries et de virus, dangereux pour la santé humaine et animale. Elles contiennent des métaux lourds, des produits chimiques toxiques et des résidus de médicaments. Malheureusement en Tunisie, de grandes quantités sont déversées dans la mer. Se baigner dans nos places devient de plus en plus risqué pour notre santé”

Les autres plages seraient également menacées parce que les eaux usées non traitées versées dans la mer sont transportées par les courants atteignant ainsi des plages considérés propres à la baignade. 

Comme le cas emblématique de Menzel Temimi cet été. Nous avons constaté plusieurs dizaines de plaintes de citoyennes et citoyens qui affirment souffrir  de problèmes de santé à la suite de baignades à la plage de Menzel Temime (Cap Bon tunisien).

Ces témoignages relayés par le groupe Tunsea (groupe fondé par des experts en sciences de la mer) dénoncent une longue liste de symptômes : rougeurs aux yeux, vomissements, diarrhées, infections intestinales et démangeaisons cutanées.

Yassine Ramzi Sghaier : expert en biologie marine et membre de Tunsea

Ce qui se passe aujourd’hui à Menzel Temime est le même phénomène constaté dans les plages de la banlieue sud de Tunis, de Sayada et Lamta dans le golf de Monastir, ainsi que plage Essalem au golf de Gabes. Les stations d’épuration des eaux de l’ONAS sont très vieilles et elles ont dépassé leurs capacités de traitement. C’est pour cela que nous sommes incapables de traiter une grande quantité de nos eaux usées. En outre, ces stations peuvent uniquement traiter les eaux usées domestiques.

Selon Y.R Sghaier

Pour assombrir le tableau, les industries déversent aussi leurs eaux usées dans les canaux des eaux usées domestiques en toute illégalité. Mais le risque n’est pas seulement sur la santé humaine. Nous faisons face à des risques majeurs sur la biodiversité marine.

Il y a un changement important des caractéristiques environnementales de la mer: les algues vertes de l’espèce Ulva prolifèrent asphyxiant nos mers et provoquant l’exil des nombreuses espèces de poissons. Une grande partie des organismes fixes meurent comme la Posidonie qui contribue à l’oxygénation de la notre planète.

Y.R Sghaier

L’ONAS doit traiter toutes les eaux usées avant de les déverser dans la mer en utilisant des technologies déjà rodées dans plusieurs pays comme le traitement par la lumière ultra violette qui purifie l’eau et la rend réutilisable meme pour l’agriculture. 

Cela passe par une prise de conscience des décideurs publics et un investissement conséquent dans l’infrastructure de l’ONAS et dans ces procédures. 

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Amina Kechuindi

Blue TN journalist. Agricultural engineer specialized in fisheries and environmental science.

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